Voici le premier article créé en collaboration avec notre ami Arnaud de VeryGoodLord, accompagné de nos photos réalisées sur un jean denim couleur naturelle (non teint) de la marque Edwin ainsi qu’un Jean Levi’s Made & Crafted.
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Quel pantalon peut se targuer d’être porté dans le monde entier, dans toutes les catégories sociales, par toutes les générations et depuis des décennies sans fléchir ? Non Jérôme, ce n’est pas le Gurkha en twill ! C’est bien le jean.
Le jean désigne à la fois un pantalon et le tissu dans lequel il est fabriqué. Il est la plupart du temps composé de 5 poches : deux à l’avant, deux à l’arrière et une dernière à l’intérieur de la poche avant droite qui servait auparavant à glisser une montre de gousset, puis un briquet Zippo et plus récemment ma Rolex 1603 que j’ai peur d’abimer quand je me balade en deux roues dans Paris.
Durant des décennies, le tissu des jeans était presque à tous les coups de bonne qualité. C’était un tissu 100% coton assez épais, avec un beau poids et un tissage serré. Je vous recommande de mettre la main sur un Levis des années 80, vous comprendrez de quoi je parle.
Mais malheureusement, le passage des 90’s a été bien compliqué pour toute l’industrie de la mode, et le jean n’a pas été épargné. Les tissus sont devenus de plus en plus fins et légers, les tissages moins serrés, les mélanges coton/synthétique monnaie courante et on a commencé à voir apparaître des délavages et des vieillissements douteux.
Le monde du jean est donc devenu un vaste Mordor où tout est possible. Mais rien n’est perdu, suivez le guide.
L’ingrédient principal : le tissu
On ne fait pas un bon plat avec de mauvais ingrédients. C’est exactement la même chose pour les vêtements. Un bon tissu de jean est en 100% coton, sans autre matière ou presque. On peut tolérer un très faible pourcentage de matière synthétique pour ajouter de la résistance ou de l’élasticité, mais vraiment pas plus de 10% du total. Il est tissé bien serré et quand il est brut (non trempé ou délavé), c’est un tissu rigide un peu cartonneux presque soyeux d’aspect.
Généralement, les bons tissus sont aujourd’hui “Selvedge”. Ce n’est pas une généralité, mais quand on trouve un tissu Selvedge il y a de fortes chances pour que vous ayez entre les mains un très bon tissu. Je ne suis pas un partisan du tout Selvedge, car je considère que certains tissus non Selvedge sont aussi très beaux, mais c’est un indicateur qui permet de se repérer facilement. Pour reconnaître un jean “Selvedge”, il suffit de regarder à l’intérieur de la jambe sur la couture extérieur. Il y a un liseré de couleur rouge la plupart du temps, qui peut toutefois être parfois bleu, blanc, vert ou d’une autre couleur.
Le poids du tissu est aussi très important pour juger de la qualité de celui-ci. Il est calculé en “Oz”, et un jean léger fait autour de 12Oz. alors qu’un jean lourd fait plus de 16Oz. Pour avoir une serge de coton de qualité, je vous recommande de choisir un jean autour de 15Oz. C’est dans cette ordre de grandeur que vous trouverez des jeans costauds et agréables à porter.
Le mélange des ingrédients : la confection
Une fois qu’on a les bons ingrédients, encore faut-il savoir les associer ensemble. Un bon jean est cousu de fil de coton assez épais et comporte des renforts de couture au niveau des parties qui sont soumises à des tensions. Ces coutures sont appelées des “Bartak” et elles garantissent la résistance du jean. Il y en a en général au niveau des poches, de l’entrejambe, des passants de ceinture et sur les coutures latérales.
Il est aussi très important de regarder la qualité du tissu qui est utilisé pour fabriquer les fonds de poches. Il reflète l’attention qui a été mise dans la confection du jean. C’est généralement un twill de coton écru dont le poids est variable en fonction de la qualité du jean. On cherchera un tissu épais et lourd qui offrira une excellente résistance dans le temps. Un bon jean est aussi composé de rivets en cuivre au niveau des poches avant, qui étaient dès l’origine l’élément différenciant de ce type de pantalon.
Il peut avoir un braguette boutonnée ou une fermeture éclair, cela n’a pas d’impact sur la qualité de celui-ci. Si c’est cette dernière option qui est choisie, veillez à avoir une fermeture éclair bien robuste qui tient en place quand elle est fermée. Il serait dommage de laisser s’envoler le petit oiseau.
Le final : la coupe
Un fois que le plat est prêt, autant le mettre en valeur avec un beau dressage ! La mode “Slim” de ces dernières années n’est pas l’amie d’un jean qui tombe bien. Un jean se porte avec une coupe droite pour qu’il soit à la fois élégant et confortable. Dans tous les cas, je vous déconseille de tenter de porter un jean slim dans un tissu rigide de 15 Oz., au risque de vraiment passer de très mauvais moments avant que le jean ne s’assouplisse.
Veillez à avoir un confort suffisant au niveau des cuisses et de la taille, et surtout de ne pas avoir peur de prendre une taille au dessus si vous sentez que le jean vous sert un peu au niveau du bassin ou des cuisses. Un jean un peu plus large ne sera jamais disgracieux.
Les meilleures marques de jeans
On peut trouver aujourd’hui un bon jean selvedge autour de 40€ chez Uniqlo. Attention je dis bien “bon”. Ce n’est pas excellent, ce n’est pas mauvais, vous en aurez parfaitement pour votre argent.
Cependant, un autre monde existe au dessus des nuages.
Commencez par regarder chez Naked and Famous, chez Nudie ou chez Edwin si vous souhaitez mettre autour de 100/150€. Ensuite, vous pouvez monter un peu plus en budget au delà de 200€ et aller voir chez Spellbound, The Workers Club, Momotaro ou encore l’excellente marque Resolute. Vous trouverez à ce niveau de prix des modèles fabriqués en Europe ou au Japon dans des tissus japonais magnifiques. Si vous cherchez du Made in France, passez une tête chez 1083, Atelier de la Venise Normande, Champ de Manoeuvres ou encore Atelier Tuffery.
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Julien porte une Tudor Submariner Ref. 76100 de 1985.
Si vous souhaitez en voir davantage, ça se passe sur le site d’EDWIN ou de Levi’s et leur gamme Made & Crafted.