BEAUBLEU SECONDE FRANÇAISE Mystérieuse, légère & désinvolte

La dernière fois, on vous parlait de la collection permanente ECCE et de sa seconde centrale ronde qui nous hypnotisait toujours autant. Eh bien, après le succès de cette collection permanente, Beaubleu est de retour sur le territoire qu’elle maîtrise : les éditions limitées. Et les nouveautés, dans deux versions, prennent le nom de Seconde Française.

Seconde française : unité de temps propre au style de vie hexagonal. Légère, mystérieuse et approximative, elle illustre un goût certain du Moment, un brin désinvolte.

Beaubleu

Tout commence par une interrogation, celle du nom des références 19.24 et 20.24. La réflexion est la suivante : si la marque Beaubleu était née il y a 100 ans, qu’aurait-elle fait ? Et si la même montre devait arriver aujourd’hui, comment la réinterprèterait nous donc ? La réponse est cette fois-ci, mystérieuse.

Au premier coup d’œil, on remarque que la ronde seconde n’est plus vraiment centrale, mais qu’elle effectue sa course à l’extrémité du cadran. L’œil alors curieux cherche où la seconde prend racine, sans trouver. La seconde parait alors comme léviter. Que nenni ! La forme ronde que nous voyons est apposée sur un verre, qui est relié au mouvement par le centre, comme s’il s’agissait d’une aiguille classique. Et l’effet est magique. On retrouve des aiguilles centrales rondes pour les heures et les minutes, et surtout la construction du cadran se fait sous forme de secteurs, et ce peu importe la déclinaison choisie. On trouve d’abord une partie tour d’heures (avec du relief pour la version 20.24) et plus loin une partie minuterie divisée en 60. La version 19.24 plus « sage » se compose d’un tour d’heures et d’une minuterie plus traditionnels.

La construction du boitier de 39 mm pour une épaisseur de 10,2 mm est simplifiée par rapport aux Beaubleu que nous connaissons. La couronne vient s’y cacher, mais cette fois pas de tranche de carrure avec double “lame” comme pour encercler le cœur du boitier, mais une lunette très fine brossée et plate, un léger décroché, et comme si deux blocs venaient encercler le boitier jusqu’aux cornes, avec un poli, en surface, et un brossé de côté.

La surprise de cette édition limitée à 888 pièces se trouve aussi au dos à travers la glace du fond de boite, où vous trouverez non pas un Miyota (rassurez-vous il restera dans les collections permanentes) mais un calibre France Ébauches. Pour l’histoire, France Ébauches est créée à la fin des années 1960 de la réunion des établissements Joseph Jeambrun et Cie et Technic Ebauche à Maîche, Ebauches Cupillard à Villers-le-Lac et Fabrique d’Ebauches de Montres du Genevois Annemasse à Annemasse. Une concentration pour éviter la dispersion et investir dans de belles machines.

Avec 8 millions d’ébauches (FE) en 1977, France Ebauches est au 2e rang mondial (derrière Ebauches SA), générant un chiffre d’affaires de plus de 20 millions de francs (dont 58 % réalisés à l’export). La société emploie alors 710 personnes. Cette expansion est brisée en 1981 par une crise de surproduction généralisée du marché horloger, conjuguée à la concurrence asiatique et à la fermeture des frontières des pays en voie de développement mais aussi à l’arrivée du quartz, bien meilleur marché (un mouvement automatique FE 5600 est vendu 50 F au cours de cette décennie tandis que la fourchette de prix des mouvements à quartz est de 20 à 30 F). Après d’autres hauts et bas, en 2017 le groupe Festina (possédant SOPROD) rachète France Ébauches.

Le but avec France Ébauche est de fabriquer des mouvements en France, avec un bon outil. Platines, ponts et masses sont produits sur le site de Maîche (encore siglé Soprod, le motoriste principal du Groupe Festina avec ses 5 millions de montres par an et ses 8 marques). Les autres composants, dont balanciers, spiraux, ancres et roues d’échappement proviennent des sociétés sœurs du Jura suisse voisin. On trouve donc ici un calibre France Ébauches mécanique à remontage automatique de belle qualité, avec un bon pont de balancier, une finition satinée des ponts, et une masse oscillante ajourée Beaubleu.

La Seconde Française est disponible sur cuir grainé avec boucle déployante pour 1.490€ en pré-commande à partir de maintenant pour une livraison au mois d’octobre. Vous pourrez aussi faire le choix du bracelet acier à 1.590€. Un vrai délice que cette Seconde Française, on retrouve le dessin et l’identité Beaubleu, la belle façon qu’il s’agisse des finitions du boitier ou la qualité du mouvement.