LONGINES & L’AVIATION Histoire et nouveautés 2024
Avec les dernières nouveautés présentées cette année chez Longines en lien avec l’aviation, je pense à la Longines Pilot Majetek en titane et quelques déclinaisons de la désormais bien connue Spirit Flyback, j’avais envie de faire un petit retour sur les liens de Longines avec l’aviation.
LONGINES & L’AVIATION
La fonction retour en vol est indissociable du développement de l’aviation et des grandes avancées dans ce domaine dans la deuxième partie du XIXe siècle. On pense évidemment au grand pilote qu’a été Albert Santos-Dumont au début du XXe siècle, faisant voler des dirigeable dans les avenues de Paris. Quelques années plus tard, en 1927, Charles Lindberg traverse l’Atlantique en monomoteur, et Longines continuera d’être à ses côtés pour notamment développer la montre Hour Angle, de la même manière qu’avec l’officier Naval Philip Van Horn Weems qui travailla avec la marque sur le développement d’instruments de bord. La montre Hour Angle sera ainsi d’une grande aide pour les pilotes, conjuguée avec les émissions radio au sol.



Quoi qu’il en soit, Longines a été une marque pionnière dans les instruments pour les pilotes, on pense par exemple à des créations des années 1930, comme montre-bracelet de pilote à angle horaire pour la navigation, ou encore la Longines Weems New Second-Setting (réf. 4036), brevetée en 1935 avec le brevet de Philip Van Horn Weems (1929), la première montre-bracelet avec lunette tournante, graduée de 0 à 60 secondes pouvant être synchronisée avec un signal horaire radiodiffusé.


Les moyens radios évoluent pour le bien des pilotes et remplacent rapidement les outils du passé. En parallèle, les développement horlogers en matière de chronographes se développent. Des premiers chronographes monopoussoir, avec échelles de lectures en escargot pour faire des relevés importants, apparait grâce à Breitling au début des années 1930 le deuxième poussoir qui permet d’éviter de remettre à zéro avant de refaire une mesure mais de reprendre simplement là où on s’est arrêté. Longines arrivera juste derrière, et formera à partir de son célèbre calibre 13.33Z de 1910, son célèbre mouvement de chronographe 13ZN à fonction retour en vol en 1936 qui équipera des montres de série. Dans les archives Longines, on trouve déjà des mouvements 13.33Z modifiés pour accueillir la modification Flyback dès le milieu des années 1920. Le brevet sera lui déposé en 1935 pour un enregistrement en 1936.

La complication Flyback, ou retour en vol, qu’est-ce que c’est ?
Il s’agit d’une fonction additionnelle d’un chronographe qui permet la remise à zéro et le déclenchement instantané d’un nouveau comptage.
Le retour en vol était pratique pour les pilotes, tout d’abord en matière d’ergonomie. Le fait d’arrêter le chronographe, le remettre à zéro puis le redémarrer avec des gants épais et avec un cockpit qui vibre fort serait plus pratique en un coup. Aussi, lors de la réception d’un signal radio, les pilotes pouvaient s’accorder en un instant, quand on sait que les secondes sont précieuses à ce niveau et permettent de ne pas se tromper de cap et d’arriver à bon port.
Mais la famille de montres de pilotes chez Longines ne compte pas uniquement des montres à retour en vol, loin de là !
LONGINES PILOT MAJETEK PIONEER EDITION
Souvenez-vous, nous découvrions la Longines Pilot Majetek au début de l’année 2023. Cette année, une version différente avec habillage titane a fait son apparition pour notre plus grand plaisir ! Une pièce en édition limitée à 1935 exemplaires et certifiée par le Contrôle Officiel Suisse des Chronomètres.

Si vous parcourez les archives de Longines des années 1910 aux années 1930, vous pourrez y trouver de jolis exemples de boitiers coussins, les premiers avec des cornes très courtes, les derniers avec des anses pas allongées, parfois rehaussées d’une fonction chronographe à monopoussoir très peu commune. L’enregistrement de ce design à l’origine au milieu des années 1930 avait un but très militaire. Du classique boitier coussin, on venait ajouter une lunette tournante bidirectionnelle avec son repère luminescent permettant de calculer des temps de vol, outil que l’on pouvait aussi voir sur les horloges de bord.
Le mot Majetek, qui n’a donc rien à voir avec un jeu de société, n’a pas non plus à voir avec l’armée, mais signifie tout simplement “propriété”. Puisque au début de la Seconde Guerre mondiale seront livrées des montres Longines à l’armée tchèque, qui les fera graver “MAJETEK VOJENSKÉ SPRÁVY” pour “propriété de l’administration militaire”. Après l’annexion des Sudètes par Hitler, et l’aviation tchèque matée, quelques pilotes arrivèrent à s’enfuir à l’ouest et servir la Royal Air Force, leurs montres au poignet. Sans vous faire les détails d’une période dont je ne connais pas tous les détails, vous comprenez le lien que cette montre a entretenu avec le terrain militaire.



Nous avons plaisir à retrouver toute l’identité qui fait la montre des années 1930 et de manière générale la forme coussin si chère à Longines dans son passé. Un boitier à l’image de sa fonction militaire, comprendre costaud par sa construction, son diamètre de 43 mm pour une épaisseur de 13,3 mm et une étanchéité à 10 bar de pression, renforcé par cette lunette tournante signature et son relief, pratique pour une bonne préhension avec des gants de pilote, et dont on remarque le petit triangle repère luminescent fixe. Petite déception personnelle, la présence d’une plaque sur la tranche de carrure gravée “1935” qui pourrait à mon sens disparaître !
Le cadran est une réussite. Il est sobre, lisible, à la belle texture noire, dont se dégage bien les chiffres arabes luminescents, les deux aiguilles ainsi que la petite seconde. Sans oublier le beau chemin de fer et ses plots luminescents. Le fait pour Longines de ne pas avoir choisi sa police d’époque en italique (même si nous l’adorons…), et d’avoir mis de côté les très classiques aiguilles “cathédrale”, confère à la pièce davantage de sobriété, et elle s’inscrit mieux dans le contemporain. Je dois dire ici que je préfère le cadran de cette nouvelle version titane car plus contemporain, que la version de 2023 avec des index “patinés” qui faisait vraiment plus hommage et vintage.

Au dos, et comme historiquement sur les montres des années 30 réservées à l’administration militaire tchèque, on trouve la gravure Majetek à côté du nom “Pilot”, collection où elle trône aujourd’hui. Vous remarquerez également le saint mot “Chronometer” juste en dessous, qui nous amène à notre prochain point et pas des moindres, le mouvement ! Un calibre automatique L893.6 qui démontre désormais de la force de Longines de proposer de plus en plus (pour finir par être la norme) des mouvements de série aux caractéristiques appréciables. Je pense ici aux 72 heures de réserve de marche, au spiral silicium qui rend les champs magnétiques moins dangereux, et surtout à la certification de chronomètre de la montre, démontrant ainsi de sa belle précision.
La nouvelle Majetek Pioneer est disponible au prix de 5.300€.
LONGINES SPIRIT ZULU TIME
Le lien avec Longines peut ne pas vous sembler évident. Il renvoie à une des premières montre-bracelet à aiguille additionnelle que l’on connaisse aujourd’hui. Une pièce des années 1920, surnommée « Zulu Time » qui présentait dans un boitier carré une seconde aiguille des heures et une échelle interne 24 heures pour pouvoir convertir l’heure GMT en heure locale, ainsi que le pavillon Zulu à midi en couleur. Cette pièce est intéressante parce qu’il existe à ma connaissance très peu d’occurrences de ce modèle. On se souvient d’une passée chez Antiquorum en 2010, qui a probablement été achetée par Longines.
Ce qui frappe l’œil tout d’abord, c’est une harmonie générale de la montre, alors que de nombreux éléments sont présents. On retrouve le cadran très lisible et ses chiffres arabes remplis au SuperLuminova, et la date vient s’insérer très discrètement et sans rompre l’équilibre à six heures. La minuterie est encerclée par un cercle où les index losanges viennent s’apposer et la longue aiguille des seconde vient caresser. Puis vient l’aiguille GMT et son extrémité peinte, qui ne ressemble à aucune autre, et c’est toute la difficulté de l’exercice GMT.


Une aiguille qui se couple à une lunette bi-directionnelle (ce n’est pas une montre de plongée…) en céramique. Comme à l’habitude avec les montres Spirit, les cinq étoiles dans la partie basse du cadran, une référence interne à Longines et que l’on a déjà pu voir par le passé, rapport à la précision. Plus la montre avait un nombre important d’étoiles, plus son mouvement était pointu.
2024 a vu la naissance d’une belle déclinaison intégralement réalisée en titane, du bracelet au boitier. Une version déconcertante de légèreté mais à laquelle on s’habitue très rapidement pour tous les amateurs de la version originale.
LONGINES SPIRIT FLYBACK
Spirit représente une récente famille de modèles chez Longines apparu en 2020, dans la collection Sport. Elle répond à mon sens à la question : comment créer aujourd’hui une famille de montres qui conserve l’héritage de marque tout en s’inscrivant dans la modernité la plus pure ? Sans verser dans la réédition ni dans la montre ultra-moderne.
Une nouvelle pièce fait donc son entrée dans la collection Spirit, après avoir découvert en 2022 la Zulu Time et sa complication GMT. Longines a présenté juste dans la suite de cette Zulu Time, en 2023, la Spirit Flyback, déclinaison de chronographe avec retour en vol de la collection. Une occasion de présenter un nouveau calibre exclusif à la marque, référence L791.4, présentant un système de roue à colonnes pour déclencher les fonctions du chronographe, une certification par le COSC, sans oublier un spiral réalisé en silicium ainsi qu’une belle réserve de marche de 68 heures. En 2024, quelques nouvelles déclinaisons font leur apparition. Deux montres qui voient leur lunette réalisée en or 18K et les poussoirs recouverts d’une épaisse coiffe en or 18K également, tout comme la couronne. Deux cadrans sont proposés, un vert et un brun (tirant légèrement sur le rouge), avec le même dégradé de couleur, plus clair au centre pour aller vers du plus foncé à l’extrémité.

On retrouve toute l’identité de Spirit, ici dans un boitier important de 42 mm pour 17 mm d’épaisseur, seul point à mon avis à signaler pour cette belle montre. Si une fois au poignet et avec un cuir ou acier on ne ressent pas totalement sa taille, il faut tout de même mentionner que l’épaisseur est importante. On retrouve les belles finitions brossées sur le plat des cornes avec un chanfrein poli, un très beau cadran noir ou bleu soleillé avec petite seconde et totalisateur 30 minutes, qui fonctionne de concert avec une lunette bidirectionnelle avec insert en céramique de la même couleur. Les index en chiffres arabes, aiguilles et cerclage des sous-compteurs sont rehaussés par une teinte bronze. On apprécie la luminescence des chiffres ainsi que tous les repères de la lunette, fait rare aujourd’hui.
Ces nouvelles Longines Spirit Flyback et leur habillage d’or sont disponibles au prix de 6300€.
Voilà pour ces quelques nouveautés et la piqûre de rappel sur l’aviation. Des nouveautés cohérentes dans une année qui est marquée par les airs certes, mais aussi par l’eau avec la belle et récente présentation de nouvelles Legend Diver. Décidément, Longines est partout !
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