BREGUET : LES GRANDES COMPLICATIONS Une histoire de tourbillon(s) & quantième perpétuel
Chez Breguet, j’aime deux familles de complications. Le Tourbillon, tout d’abord, pour son invention par Abraham-Louis Breguet à la fin du XVIIIe siècle, mais aussi le calendrier perpétuel, pour une marque qui je le sais le maîtrise à la perfection, en particulier dans la montre-bracelet, et ce depuis longtemps.
Aujourd’hui, pour mettre en lumière un mois de décembre qui prépare Noël, mais aussi parce que l’année a été pleine d’heures de travail intenses, je vous propose de vous détendre avec de la complication de haut vol.
Commençons par la célèbre Breguet Classique Double Tourbillon Quai de l’Horloge 5345BR.

Un boitier plus proche de la montre de poche avec ses 46 mm de diamètre, mais bien une montre hautement compliquée ! Ce qui fait l’originalité de la montre se rapporte à la platine centrale tournante qui effectue une révolution en 12 heures et aux ponts de balancier qui font corps avec l’aiguille des heures. Ce qu’il faut comprendre, c’est que les tourbillons vivent une vie libre chacun de leur côté. On compte donc un barillet par tourbillon, et une rotation d’une minute pour chacun. Ce qui les fait s’unir en revanche, c’est un différentiel central où les roues de chacun se rejoignent. Il permet de faire la moyenne des marches des deux tourbillons, car les deux tourbillons n’avancent pas à la même vitesse, et ceux même si sur le papier ils sont similaires en tous points. Très proche d’un différentiel automobile en résumé !


Cette pièce démontre aussi des savoir-faire de Breguet en matière de décoration. La plus belle finition se rapporte à mon sens au flinqué rayonnant au niveau de la platine tournante. D’autres décorations se laissent aussi admirer sur le cadran. C’est le cas des polis miroirs sur les cages de tourbillon, du soleillage situé sur la minuterie, du colimaçonnage sur le pont du différentiel, et j’en passe ! Le cadran périphérique est lui réalisé en saphir, ses chiffres romains et sa minuterie sont gravés et vient s’insérer un beau vernis bleu pour sublimer le tout.
Au dos, c’est un spectacle différent auquel on assiste avec la gravure du quartier autour du 39 quai de l’Horloge. Plus d’une centaine d’heures sont nécessaires à la réalisation de cette dernière. Le bas-relief sur une plaque d’or nous plait toujours beaucoup !

Après les tourbillons, passons au quantième perpétuel avec la Breguet Classique Tourbillon Quantième perpétuel 3795.

J’aime cette complication chez Breguet, puisque la première moitié du XXe siècle a été le témoin de montres-bracelet assez exceptionnelles chez Breguet. Je pense évidemment à la montre numéro 2516, possiblement la première montre-bracelet quantième perpétuel de l’histoire (à ne pas utiliser un calibre de montre de poche), manufacturée en 1929 et vendue à Monsieur Jean Dollfus le 28 février 1934 pour la somme de 11,000 Francs. Sans parler de la montre numéro 3218, vendue il y a quelques semaines par Christie’s pour 1,920,500 Francs, qui n’est autre qu’un calendrier perpétuel avec date rétrograde, une pièce vendue au célèbre Paul Iribe le 24 mai 1935 pour la somme de 10.000 Francs.



Plus que le quantième perpétuel et sa rétrograde, les finitions sont aussi au rendez-vous ici. Et c’est bien une montre squelette et tout en transparence qui s’offre à nous. On trouve ainsi à midi un tour d’heure excentré réalisé en saphir opaque. Voisin de lui, on trouve un demi-cercle indiquant un quantième rétrograde. Le tourbillon est situé à 6 heures et fait admirablement écho au tour d’heures.


Comment na pas continuer, avec davantage de “simplicité” sans parler de la Breguet Classique Tourbillon Extra-Plat 5367. Et s’il faut bien retenir deux choses, cela se rapporte au calibre extra-plat (et automatique) 581DR qui confère à la pièce une finesse incroyable, et évidemment ce superbe cadran en émail grand feu blanc et à la texture parfaite, un savoir-faire rare et qui suppose de nombreux cadrans jetés pour en garder un bon.


Si vous aimez les pièces traditionnelles Breguet de la vie d’Abraham-Louis Breguet, combinez-les à ce que sait faire Breguet aujourd’hui et vous obtiendrez la Breguet Tradition Tourbillon Fusée 7047, à mon sens la plus belle occurrence à tourbillon de la marque. Comme son nom l’indique elle embarque un système fusée chaînes, à l’époque plébiscité comme solution à la constante délivrance de l’énergie dans la montre, et comme son nom ne l’indique pas, elle s’inspire des premières montres de poche Breguet dites “à souscription” reconnaissable par l’architecture de son mouvement, ici rendue visible à l’avant, pour notre plus grand bonheur.


Voilà pour ces merveilles donc, je vous avais promis de la belle complication Breguet, et j’espère que vous aurez pu apprécier autant les complications que les finitions de ces pièces installant véritablement Breguet dans le sommet du Panthéon horloger.
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