GRAND SEIKO SBGH368 Une première 62GS en or rose, non limitée
Grand Seiko est une marque unique dans le monde de l’horlogerie. La marque japonaise sait mieux que quiconque transposer la beauté du monde naturel et l’idée du moment éphémère dans des créations horlogères classiques et intemporelles. Leurs designers, ingénieurs et artisans ont développé des techniques rares pour marier des mondes qui, à première vue, sembleraient être trop différents pour être combinés en un seul objet. Mais ils y sont parvenus de manière à la fois audacieuse et créative, mais aussi avec retenue. Et l’objet en question aujourd’hui, la Grand Seiko SBGH368, est une véritable œuvre d’art.
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Faire connaissance avec la collection 62GS
En 2025, Grand Seiko peut compter sur quelques collections exceptionnelles, chacune présentant des caractéristiques de conception uniques. Mais en 1962, lorsque les deux premières itérations de la 62GS furent lancées, les choses étaient différentes puisque le nom de Grand Seiko lui-même avait été créé deux ans seulement auparavant. La 62GS se démarqua radicalement des nombreux modèles que Seiko, sous ses multiples identités, avait produits jusque-là par son caractère visuel unique. Et la plupart des éléments visuels et techniques uniques aux premières 62GS ont été préservés au fil des décennies et ont fait leur chemin jusqu’à la dernière et la plus raffinée d’entre elles, la SBGH368.
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Tout d’abord, la 62GS fut le premier modèle de Grand Seiko à être équipé d’un calibre à remontage automatique. En 1962, il s’agissait soit du calibre 6245 (avec complication de date), soit du calibre 6246 (avec complication de jour et de date), qui tournait à 19 800 alternances par heure. Deuxièmement, elle était dotée d’un design unique, dont l’élément principal était la construction sans lunette qui mettait en valeur la grande ouverture du cadran. Le boîtier présentait un profil angulaire distinct avec de grands chanfreins plats, et la majeure partie du boîtier était dotée de la technique de polissage emblématique Zaratsu qui, tant comme hier qu’aujourd’hui, était révolutionnaire.
Tous ces éléments sont donc également présents dans la SBGH368.
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Grand Seiko SBGH368 : Perpétuer le design unique de la 62GS
L’autre aspect que Grand Seiko sait très bien respecter, c’est préserver le caractère unique de ses designs et de les faire passer par de subtiles phases de modernisation afin de les actualiser pour plaire au collectionneur contemporain. La SBGH368 en est peut-être le meilleur exemple puisqu’elle met en valeur le caractère audacieux et anguleux de la 62GS tout en étant dotée de techniques de finition actualisées plus raffinées. En particulier avec un matériau difficile à travailler comme l’or rose, bien qu’ici il soit si bien exécuté ici ce qui met parfaitement en valeur, par exemple, le caractère musclé des cornes aux angles aigus et les flancs du boîtier allongés.
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Cependant, sur cette version en or rose, le design distinct du boîtier a été encore plus accentué en jouant sur les deux types de finitions pour à la fois souligner le caractère noble de ce matériau et sa capacité à refléter, et à l’inverse, à dévier la lumière. C’est pourquoi les côtés du boîtier ont reçu une finition horizontale brossée prononcée tandis que les chanfreins qui les entourent présentent le plus haut niveau de polissage Zaratsu. Cette juxtaposition de finitions permet de faire croire que le boîtier est plus fin et de mettre en valeur les facettes iconiques, larges et imposantes de ce dernier. En effet, ce modèle a quelque chose de tout à fait unique avec la façon dont le cadran et la partie centrale du boîtier semblent flotter en toute sécurité entre les cornes.
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Le cadran est lui aussi remarquable, car sa disposition n’a pas beaucoup changé depuis 1962. Comme c’est souvent le cas sur les modèles Grand Seiko, les aiguilles Dauphine sont entièrement polies, tout comme les index appliqués qui sont doublés à midi. Alors que sur la 62GS de 1962, les index se courbaient vers le cadran, ceux de la SBGH368 sont plats mais présentent de multiples facettes, ressemblant à de petits lingots d’or. Le chemin de fer des minutes est assez discret comme sur le modèle original et on trouve également un cadre poli autour du guichet de la date. Comme on peut le voir, il y a un superbe sens de la continuité au sein de la ligne 62GS.
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L’inspiration pour le design de la SBGH368
Au risque de passer pour un vieux radoteur, je dirai une fois de plus que Grand Seiko et Grand Seiko seul sait évoquer les facettes à la fois simples et complexes de dame nature. Le cadran de la SBGH368 représente la scène poétique du Sakura-Kakushi dans la région de Tohoku, au Nord-Est du Japon, lorsque les chutes de neige tardives de l’automne recouvrent les cerisiers en fleurs. Un spectacle aussi magnifique qu’éphémère que les artistes et designers de Grand Seiko ont réussi à capturer parfaitement sur un cadran. L’effet est d’autant plus puissant que la couleur rose cuivrée du cadran, associée à la texture des flocons de neige, est assortie au boîtier en or rose et aux accents de la même couleur sur les aiguilles et les index appliqués.
Cette combinaison unique aurait pu facilement être exagérée, mais une fois de plus, Grand Seiko est maître en matière de retenue.
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Grand Seiko SBGH368 : Caractéristiques techniques
Cet article ne serait pas complet sans une liste des spécifications dont la SBGH368 est dotée. Commençons par le mouvement, le Hi-Beat 9S85 qui bat à 36 000 alternances par heure (5Hz), qui dispose d’une réserve de marche de 55 heures et a une précision indiquée de -3/+5 secondes par jour. Les verres supérieur et inférieur sont en saphir, le fond de boîte est vissé tandis que la couronne est de type push/pull, ce qui confère à ce modèle une bonne résistance à l’eau de 100 mètres. Enfin, sans surprise, le boîtier est en or rose 18 carats et mesure 38 mm de diamètre pour 12,9 mm d’épaisseur.
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Conclusion
La Grand Seiko SBGH368 est unique à bien des égards. D’abord parce que c’est le premier modèle de la famille 62GS à avoir un boîtier en or rose et à ne pas être limité en quantité bien qu’il coûte 33 500€, ce qui en fait le modèle le plus cher à ce jour dans la collection Heritage. Ensuite, parce qu’il représente un autre paysage unique et un moment dans le temps qui ne peut être observé et pleinement apprécié qu’au Japon. Quelle que soit la beauté du cadran et du boîtier de la SBGH368, et je suis tout à fait d’accord pour dire qu’ils sont effectivement magnifiques, ils ne peuvent pas remplacer la réalité, mais ils offrent, objectivement, une expérience horlogère unique.
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