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Hommage à Nicolas George Hayek

Hommage à Nicolas George Hayek

Nicolas George Hayek (19 février 1928 – 28 juin 2010)

Le Tic-Tac de l’entrepreneur suisse Nicolas George Hayekprésident du groupe horloger Swatch Group, a  arrêté de battre ce lundi 28 juin 2010 dans les locaux de son entreprise.  Hommage donc à cet homme qui a beaucoup œuvré pour sauvegarder le savoir-faire horloger et sauver l’horlogerie de bas et moyen de gamme en Suisse. Il est également l’inventeur du concept de voiture Smart.

Nous ne pouvions donc pas passer outre cette triste nouvelle et avoir une pensée émue pour le père fondateur de nos premières montres Swatch.

Son histoire en quelques mots…

A la fin des années 1970, l’horlogerie suisse a été frappée par une crise sans précédent : l’importation de montres japonaises à quartz. Les grandes marques baissèrent leurs prix mais en vain, elles ne pouvaient pas être concurrentielles avec la main d’œuvre asiatique (à l’époque, le Japon était l’équivalent de la Chine aujourd’hui) . En 5 ans, la part de marché helvétique est ainsi passée de 50% à 15% et les 3/4 des 100 000 personnes qui travaillaient dans le secteur ont été mises au chômage.

Consultant en organisation des entreprises, Nicolas Hayek est un amateur de ce qu’on a appelé plus tard la pensée disruptive. Puisque les montres suisses étaient chères, il fallait certes trouver comment les rendre meilleur marché en les simplifiant considérablement… mais aussi et surtout attaquer les Japonais là où ils étaient alors les plus faibles, le design. Sa montre à lui serait de qualité – Suisse oblige ! – mais surtout elle serait une «seconde montre». Swatch est en effet une contraction de Second Watch car elle avait vocation à devenir un accessoire de mode… dont on changerait comme on change de vêtements. C’était une idée révolutionnaire à une époque où une montre était un achat qui durait une vie entière.

Le succès de la Swatch, lancée en 1984, a été phénoménal et elle a depuis été écoulée à près de 400 millions d’exemplaires. Ce qui a permis au Swatch Group de sauver l’industrie horlogère suisse en en rachetant quelques-uns des noms les plus emblématiques et de devenir ainsi le numéro 1 mondial avec 25% du marché, devant Rolex, LVMH et Richemont. Pour beaucoup, Swatch est devenue plus qu’une seconde montre, c’est une montre de prestige à part entière mais d’un luxe qui reste accessible, et qui sert de porte d’entrée vers les autres marques du groupe (Blancpain, Bréguet, Glashütte Original, Longines, Oméga ou Rado) et leurs extraordinaires «complications horlogères» qui peuvent valoir des centaines de milliers d’euros…

A 25 ans, si on n’a pas une Swatch, est-ce qu’on a raté sa vie ?

Pourtant, nous sommes aujourd’hui à la veille d’un nouveau changement de paradigme aussi important qu’au moment de l’arrivée du quartz. Pour les horlogers, la récente chute catastrophique des ventes n’est dûe qu’à la crise actuelle… En réalité, les jeunes générations consultent de moins en moins leur montre et de plus en plus leur téléphone mobile. Comme une belle montre, le smartphone donne l’heure, la date et fait office de baromètre/thermomètre. Comme elle, il est un accessoire de mode. Mais il fait aussi en plus agenda, appareil photo, se connecte à Internet et plein d’autres choses encore…

Il y a un siècle, dans un monde qui passait à la vitesse supérieure, les conducteurs et les pilotes se sont mis à préférer porter les montres au poignet plutôt que dans une poche où elle finissait toujours pas s’égarer. Aujourd’hui, le téléphone suit le même chemin, il cherche sa place sur notre silhouette. Dans 10 ans, que porterons-nous au poignet ? L’horlogerie suisse a une nouvelle fois bien besoin d’un visionnaire comme Nicolas Hayek.

Source : Le blog du story telling


8 réponses à “Hommage à Nicolas George Hayek”

  1. […] This post was mentioned on Twitter by Maxim – Florent and Timefy, Les Rhabilleurs. Les Rhabilleurs said: #swatch – Hommage à Nicolas George Hayek – http://lesrhabilleurs.com/2010/06/29/hommage-a-nicolas-george-hayek/ […]

  2. Paul A. dit :

    Les changements vont peut-être confirmer les bonnes idées de feu Nicolas Hayek et son principe de seconde montre. La montre est un accessoire considéré comme un indispensable, qui divise la population entre ceux qui en portent et ceux qui s’abstiennent. Le portable ne fera probablement pas changer les choses mais le contraindra à renouveler son statut. La montre va devenir un accessoire variable dans la tenue.

    La fonction sera aussi signifcatrice (marqueur social), esthétique (la montre change en même temps que les goûts de son porteur) ou en fonction du moment (sport) ou de la tenue (plus ou moins formelle) que strictement utilitaire (donner l’heure).

    En un sens les améliorations modernes apportées aux montres leurs ont permis de bien aborder le virage actuel dont vous parlez. Je pense, par exemple, à l’étanchéité, qui permet de ne pas l’enlever à tout bout de champ pour se laver les mains, et qui fait de l’objet quelque chose de permanent et non plus une simple option.

  3. Florent dit :

    Super cet article ! On se rend bien compte de l’importance qu’il a eu dans la survie du savoir-faire horloger suisse.

  4. Pierre-Jean dit :

    Bel hommage des Rhabilleurs. @ +++

  5. merci bien dit :

    On oublie de dire que comme son compatriote Carlos Ghosn, Nicolas n’est pas né Suisse mai Libanais.
    J’ai eu le plaisir et l’honneur de le rencontrer en Suisse en 1993 lors d’une intervention en petit comité à l’IMD, la celèbre école de management à Lausanne fondée par Nestlé.
    Je continue à penser, que si Mercedes avait écouté Nicolas, la Smart aurait été un succès autrement plus retentissant, et à la manière de la montre, aurait redéfini la voiture, au lieu de juste être une petite voiture facile à garer en ville.

    Un homme à clôner pour le bien de l’humanité.

  6. […] fonction Fly-Back a été pour la première fois développée en 1923 par Breitling et attribué à Longines avec son chronographe du même nom lancé en […]

  7. […] maintenir un flux de commandes élevé, grâce à l’impulsion d’un grand Homme – Nicolas George Hayek – et, de fait, à la renommée internationale du label « Swiss […]

  8. […] Swatch (Breguet, Omega, Blancpain, ­Tissot…). Sept mois après la disparition de son fondateur, Nicolas Hayek, à l’âge de 82 ans, le numéro un mondial de l’horlogerie fait de nouveau la preuve […]

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